Sur le Colloque Renan à l’Institut Français de Florence, du 21 octobre 2025

Le colloque « Pourquoi lire Ernest Renan en Italie, en italien », du 21 octobre 2025 à l’Institut français de Florence, comme les deux précédentes journées d’études sur Renan et l’Italie, à Florence et à Rome, en 2011 et en 2012, a révélé les résonances profondes et durables de l’œuvre du philosophe dans la Péninsule. Guillaume Rousson, Consul et Directeur de l’Institut français de Florence, a prononcé l’allocution initiale et Anne-Christine Faitrop-Porta a rendu hommage à Jean Balcou et à ses travaux renaniens. Maurice Gasnier a dressé un tableau très complet des rapports de Renan avec les intellectuels italiens contemporains. Roberto Pertici a évoqué son livre, Il Caso Renan, paru en septembre 2025, important ouvrage sur la Vie de Jésus en tant que « première guerre culturelle de l’Italie unifiée ». Michele Lodone, ensuite, a étudié la perspective de Renan sur François d’Assise, sujet de son livre, sorti en mars 2025. Domenico Paone a porté l’attention sur l’Italie et sur la Toscane vue par le philosophe dans ses Notes d’Italie et dans ses Romans de jeunesse de 1849-50, dont il a publié en France l’édition critique, en 2024. Puis Francesco Petruzzelli a évoqué « l’itinéraire historique et esthétique » de Renan à Pise, sujet d’un de ses livres, publié en Italie. Anne-Christine Faitrop-Porta a suivi les préparatifs de la première mondiale à Rome de L’Abbesse de Jouarre dont elle a publié la traduction, en octobre 2024, drame philosophique que seule Eleonora Duse voulut interpréter.
Enfin des pages de grandes œuvres de Renan ont été lues par Carlo Mattia Governa et par Martina Spanò, étudiants d’Arts du Spectacle à l’Université de Florence, ainsi que par Anna Briccolani Bandini, membre du Lyceum, institution culturelle féminine ancienne et fort connue. La présidente Donatella Lippi, avait tenu à donner son patronage au colloque et y assistaient l’ancienne présidente, la philosophe Giovanna Corsi, la directrice de la section Littérature, la papyrologue Gabriella Messeri et l’économe Lucia Gemmi, qui avait demandé leur concours patient et généreux aux deux jeunes lecteurs. Assistait également le Professeur Margiotta Broglio, qui avait signalé la parution prochaine de l’importante étude de Roberto Pertici.
Guillaume Rousson et Sophie Basch, Présidente de la Société des Études renaniennes, retenue par un colloque au Japon, avaient vivement encouragé cette journée d’études, qui a été un vif succès. Les dates récentes de parution des ouvrages évoqués témoignent du réel et profond intérêt de l’Italie actuelle à l’égard du philosophe français. Les nombreuses et très intéressantes recensions qui ont salué la sortie de ces livres renaniens, du plus important quotidien italien à un journal réformiste, d’un quotidien confessionnel au supplément culturel d’un important journal d’affaires milanais, en sont aussi la preuve. Ainsi le livre de Lodone sur Renan et François d’Assise a-t-il suscité, cent cinquante ans après l’anathème de Pie IX, les recensions bienveillantes d’un archevêque et d’un cardinal. C’est dire si Renan est resté dans l’Italie d’aujourd’hui un ferment culturel d’une force étonnante.
Ce colloque en a témoigné et de la façon la plus sympathique. En effet, entre les auteurs de communications et les présidents de séances, Michela Nacci et Salvatore Cingari, spécialistes d’histoire des idées, Michela Landi et Barbara Innocenti, spécialistes de littérature française, il s’est immédiatement établi un courant de parfaite entente et de profonde cordialité. Tandis que Madame Gasnier prenait des photographies, ces collègues d’idéologies et d’âges divers, mais tous également oublieux des règlements et des horaires – que l’organisatrice, trop heureuse, se gardait bien de leur rappeler… –, prenaient un réel et tangible plaisir dans l’échange et dans la communication. Ernest Renan, le plus conciliant des philosophes, ne pouvait que susciter une telle entente et tant de bonheur intellectuel.
Que chacun des participants trouve ici l’expression du plus chaleureux des remerciements.





